Les Bas-fonds de Goddard

*Frisonnante, Madriel ouvre lentement les yeux, émergeant peu à peu du brouillard...*

Ma tête... Où... Où suis-je? Qui êtes vous? Que me voulez vous?

*Elle hésite un instant a pousser un cri, mais ne sachant pas où elle est, elle préfère s'abstenir. Elle recule pour s'éloigner au maximum de l'individu qui se tiens devant elle.

*Abrité par l'obscurité, l'elfe noir pose un regard mystérieux sur Madriel...*

Ne pose pas trop de questions, Madriel... Car tes réponses viendront d'elles même. Laisse moi poser les miennes.

*Il commence à s'approcher d'elle en marchant, tandis qu'elle peut sentir l'air se rafraichir à son approche.*

*Madriel grimace alors qu'elle commence à sentir l'air humide de l'endroit. Alors qu'il s'approche, elle tente de reculer, mais elle a du mal à bouger, ses membres étant encore un peu engourdis par le somnifère.*

Je... Je vous previens... Je sais me defendre... *tente-t-elle d'articuler tout en cherchant vainement une issue à cette pièce sombre. Ne trouvant pas d'issue pour le moment, elle se résigne.*

Que voulez vous savoir?

*Madriel se frotte les bras, à la fois pour se rassurer, se réveiller et se réchauffer.*

*L'elfe noir pousse un soupir tout en continuant de l'approcher...*

Tu as toujours l'air si innocente, si fragile... Tu caches quelque chose. Qui peut confirmer ton histoire ?... Qu'est-ce qui peut bien prouver que la mère supérieure t'as sauvée ?...

*Il approche son visage de celui de Madriel et elle peut alors le reconnaitre tandis que le froid est devenu saisissant...*

Qu'est-ce qui me prouve que tu ne les as pas toutes tuées ?...

*Madriel est abassourdie par ce que dit son ravisseur. Mais ce n'est rien par rapport à la vision de son visage qui la laisse sans voix pendant de longues secondes, bouche bée, tremblante.*

M... Monsieur Naial? C'est vous? Pourquoi dites vous des choses aussi horribles? Vous croyez que je n'ai pas assez souffert de leur disparition? Ce couvent était toute ma vie avant que je ne vienne sur ce continent...

*Elle essaie alors de nouveau de s'éloigner de l'elfe, en rampant comme elle peut dans le noir. Les larmes commencant à perler sur son doux visage...*

*Il la regarde mais ne semble pas manifester de compassion...*

J'ai vu bien des immondices dans ma vie, Madriel... Mais nous savons tous les deux que vos larmes et votre doux visage peuvent briser bien des hommes et femmes... Qui soupçonnerait l'insoupçonnable ? Qui oserait accuser la victime de ce drame ?

*Il regarde le sol, en soupirant..*

N'essayez pas de fuir... L'issue, j'en détiens la seule clef. De plus je ne vous ai pas amené ici pour vous juger. Je veux juste connaitre la vérité...

*Les larmes coulent à flot sur le visage de Madriel alors qu'elle écoute Naial. Elle tombe sur le côté, effondrée et désespérée alors qu'aucune issue ne semble exister. Elle répond d'une voix étranglée.*

La v... vérité? Je vous ai déjà dis tout ce que je savais... Je n'y suis pour rien... Par tous les dieux... Je vous en prie... Laissez moi partir...

*Madriel reste prostrée au sol, sanglotante.*

*Madriel, entendant le bruit d'une dague qu'on sort de son fourreau, trésaille et se remet à ramper, venant finalement s'adosser contre le mur.*

Ne... Ne vous approchez pas... dit-elle d'un air paniqué.

*Elle tente de se relever, mais trébuche, puis rééssaie, prenant appuis contre le mur, et se mettant comme elle peut dans une position défensive, cherchant l'elfe du regard dans le noir...*

A... A l'aide... Mon... Monsieur Basch... *murmure-t-elle d'un air désespéré, séchant ses larmes qui coulent à flot d'un revers de la main.*

... Tu ne dois pas réapparaitre tout de suite...

*La dague se fiche dans le mur de bois près de Madriel..*

... Et Basch ne t'aidera pas.

*Madriel sursaute en entendant la dague se ficher dans le mur.*

Vous... Vous voulez me retenir ici c'est ça? Pourquoi? Qu'est ce que je vous ai fais?

*Sa main tremblante cherche la dague dans le noir et finit par la toucher au niveau de la lame.*

Aie...

*Madriel grimace de douleur, mais attrape finalement le pommeau de la dague et tente de la retirer du mur, avec l'énergie du désespoir.*

*La voix de Naial s'attendrit*

Vous êtes en danger, Madriel... Et vous séquestrer n'est pas vraiment dans mes projets...

*Madriel arrive enfin a retirer la dague du mur, et elle la tend droit devant elle, changeant fréquement de direction car elle ne sait pas vraiment où se trouve Naial.*

Que me voulez vous à la fin? Je vous préviens... Si vous m'approchez... Je... Je n'hésiterais pas à frapper... *dit-elle du ton le plus ferme possible vue les circonstances. De son autre main, ensanglantée, elle cherche désespérément une poignée sur le mur.*

*Naial apparait soudain devant elle, la poitrine contre la pointe de la dague... Il pose une main sur le poignet de Madriel et la regarde droit dans les yeux...*

Madriel, pour vous sortir de ce cauchemar, il va vous falloir être forte... Vous ne devez avoir confiance en personne tant que votre assassin est en vie.

*Madriel ne peut retenir un petit cri en voyant Naial apparaïtre devant elle. Sa main se crispe sur la dague alors que l'elfe lui pose la main glaciale dessus.*

Re... reculez... Je... je vais frapper... *dit-elle, en larme, et à bout de nerfs. Sa main libre cherchant frénétiquement la porte de sortie, toujours en vain.*

*Naial ferme les yeux, semblant se concentrer et le froid qui émane de lui se fait moins prenant... Il rouvre alors les yeux et désarme Madriel avec une facilité déconcertante..*

Tu n'étais pas préparée pour ce genre de destin... Mais il n'est pas trop tard pour que je t'y prépare.

*Madriel regarde sa main maintenant vide, puis s'effondre au sol, brisée, la tête basse.*

Je ... je ne comprends pas ce que vous attendez de moi... Laissez moi partir je vous en supplie...

*Madriel ramène sa main blessée contre elle en grimaçant et la serre contre elle pour tenter d'arrêter l'hémorragie.*

*Naial met le genou à terre et susurre quelques paroles qui s'accompagnent de la fermeture de la plaie de Madriel...*

Nous allons rôder tous les deux et glaner des informations. Il ne faut pas que des gens importants comme Basch ou Valsharess soient mis au courant de nos agissements... Les informations se répandraient trop vite, trop de gens tournent autour d'eux.

... Et nous devons trouver l'assassin avant qu'il ne nous trouve.

*Madriel a tout d'abord un sursaut quand Naial s'approche d'elle, mais n'a plus la force de se défendre. Elle regarde avec étonnement la plaie se refermer, puis reste interdite en entendant la suite.*

Je... Je ne comprends pas... Vous m'accusiez tout à l'heure de meurtre? Maintenant vous voulez que l'ont rôdent ensemble?

*Elle fait son possible pour la garder la plus grande distance entre Naial et elle.*

Tant que je ne saurai pas toute la vérité, de votre bouche ou de celle de cet assassin qu'on vous a.. envoyé... Nous enquêterons ensemble.

Après tout, vos faits et gestes sont tout aussi parlants que toutes les informations que nous pourrons récolter.

... Et puis si vous êtes une tueuse, le mieux pour votre propre survie serait toujours d'être protégée par quelqu'un qui s'y connait un peu plus en dissimulation, hm ?

*Il lui sourit chaleureusement malgré la situation.*

Mais je vous ai déjà tout dis concernant cet assassin... Je n'en sais pas plus...*dit-elle, lasse, avant de hausser un sourcil.*

Je ne suis PAS une tueuse... Comment pouvez vous pensez une chose aussi affr... euse...

*Elle est troublée dans la fin de sa phrase par le sourire chaleureux de Naial, qui tranche littéralement avec l'atmosphère oppressante qui régnait jusqu'alors. Un léger rougissement apparait alors sur ses joues, alors qu'elle semble complètement déboussolée.*

Peut-être avez-vous raison... Peut-être êtes-vous seulement la jeune fille timide que vous cherchez tant à être...

*Son sourire s'élargit*

Mais franchement, Madriel, pour moi il y a bien plus que cela derrière ce doux visage... Nous le découvrirons ensemble et mettrons fin aux agissements des dangers qui pèsent sur vous...

*Il lui tend une main secourable malgré le froid qui en émane...*

Marcherons nous ensembles ?

*Madriel reste un instant perplexe, regardant la main tendue de Naial. Son discours énigmatique l'intrigue, et elle redoute un nouveau piège de son interlocuteur. Décidément, la vie hors du couvent, sans les lignes à suivre et les règles à respecter, est bien plus difficile qu'elle ne l'avait imaginé. Doit-elle suivre cette main tendue par un elfe charmeur, ou au contraire ce méfier de cette personne qui l'a enlevée...*

...

*Après un instant de réflexion, elle tend finalement une main tremblante vers celle de Naial sans dire un mot de plus.*

*Il serre la main de Madriel puis pose sa deuxième main contre son dos, l'aidant à se relever...*

Très bien... Nous avons beaucoup à faire...